Protocoles d’accord préélectoraux : Une occasion de développement à saisir abonné

D’ici au 31 décembre, des milliers de négociations de protocoles d’accord préélectoraux vont se dérouler dans les entreprises pour la mise en place des comités sociaux et économiques. Ce chantier nécessite de mutualiser les forces militantes.

Par Emmanuelle Pirat— Publié le 22/03/2019 à 08h03 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59


Outillage militant

Plusieurs outils sont destinés aux militants pour négocier les PAP et préparer les élections.

• Un fichier – mis à la disposition des URI et des fédérations par la Confédération – permet d’avoir une vision complète des entreprises. Les syndicats peuvent demander les extractions qui les intéressent à leur URI ou fédération.

• Un classeur « S’implanter grâce à la négociation des PAP », avec des fiches pratiques.

• Une possible aide de la Cnas en soutien aux syndicats désireux d’aller à la rencontre de salariés éloignés du syndicalisme (100 euros par PAP négocié).

Un espace dédié aux élus CSE, en libre accès sur le site CFDT (dans l’espace adhérent).

« Les élections CSE, c’est la grande cause nationale de la CFDT cette année ! » Béatrice Lestic, la secrétaire nationale chargée du développement, ne mâche pas ses mots : « On joue notre première place. » Une course contre la montre s’est engagée puisqu’au 31 décembre, l’ensemble des entreprises de plus de 11 salariés devront avoir mis en place leur nouvelle instance de dialogue social. Ce qui représente des milliers de protocoles d’accord préélectoraux (PAP) à signer… Mais aussi une occasion unique de faire progresser la CFDT dans les entreprises ou de s’y implanter. À tous les niveaux de l’organisation, le branle-bas de combat est annoncé. Avec, en bien des endroits, la mise en place de réseaux de négociateurs à différentes échelles.

Des ressources mutualisées

Dans les Hauts-de-France, une task force composée de huit négociateurs (y compris des retraités) répond aux besoins des syndicats. « Il nous a semblé nécessaire de mutualiser des ressources militantes et de mettre en place ce maillage », explique Béatrice Druelle, chargée du développement à l’Union régionale interprofessionnelle, épaulée par un coordinateur régional qui centralise les demandes et suit les négociations. Idem dans la région Grand Est, qui a fait du « travailler ensemble » une priorité. « Sur les 113 syndicats de la région, plus de 50 % ont moins de 400 adhérents. Il faut créer une dynamique d’entraide entre gros et petits syndicats », martèle Antoine Dugo, secrétaire régional.

Tout le monde en est conscient : « On n’aura jamais assez de bras ni de jambes pour aller négocier partout. Il est indispensable de cibler là où l’on veut s’implanter », résume Cyril Duval, secrétaire du Syndicat de la Métallurgie du Maine-et Loire. « Le danger, dans la période, est de vouloir aller partout. Avec le risque de s’épuiser. On l’a vu avec la campagne fonctions publiques : il vaut mieux faire moins et mieux », abonde Luc Thoral, secrétaire confédéral, rappelant l’objectif confédéral de mille nouvelles implantations. L’enjeu est donc plus large que la signature des PAP : il s’agit de mettre un pied dans la porte !

Anticiper pour s’implanter

Pour s’implanter, à chacun sa stratégie. Certains, comme le Syndicat Chimie Énergie du Centre-Val de Loire (présent dans six départements), l’ont largement anticipée. Dès l’an dernier, le syndicat conventionnait avec la Cnas une subvention financière des PAP et mettait en place un réseau de neuf négociateurs. « Il était devenu évident que l’on ne pourrait pas se développer sur la seule base de nos sections existantes. Il fallait aller chercher ailleurs, pour renouveler nos forces militantes, bien sûr, mais…

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